Saviez-vous que…

Par Louis Roy

 

 

 

 

Comme nous en avons pris l’habitude depuis la dernière année, nous nous efforçons de publier dans chaque édition du Faisceau, un article touchant l’environnement, les enjeux climatiques, ou des textes locaux visant les milieux humides et naturels ou autres. Pour ne pas publier des textes trop techniques et qui ne sont pas à la portée de tous, nous nous appliquons d’identifier des articles simples et pragmatiques.

Pour la présente édition, nous avons identifié un texte paru dans la revue européenne LE TEMPS, préparé par le journaliste Duc-Quang Nguyen, le 29 octobre 2021. Ce texte, quoique court et schématique, illustre et résume très bien certains enjeux mondiaux actuels reliés au réchauffement de la planète.

Anomalie de température mondiale par rapport à la température préindustrielle moyenne (1850-1899)

QUATRE GRAPHIQUES POUR COMPRENDRE LES ENJEUX CLIMATIQUES

À l’occasion de la COP26 (Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques) tenue à Glasgow en novembre dernier, voici un rappel des chiffres clés pour saisir l’importance qu’avaient ces négociations sur le réchauffement de la planète.

 

1. LE RÉCHAUFFEMENT

LA TEMPÉRATURE MONDIALE
A DÉJÀ AUGMENTÉ DE PLUS
DE 1°C PAR RAPPORT À L’ÉPOQUE PRÉINDUSTRIELLE

La planète se réchauffe. On le sait déjà depuis plus de quarante ans. L’essentiel du réchauffement a débuté à partir des années 1970. L’écart de température global avec la moyenne préindustrielle (1850-1899) ne cesse de se creuser.

La température moyenne à la surface s’est déjà réchauffée de plus de 1 °C. La Suisse, tout comme les pôles et autres domaines alpins, se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne planétaire.

2. LES CONSÉQUENCES

Une hausse de température de 1 °C peut sembler insignifiante. Mais il s’agit là de la température moyenne globale mesurée à la surface des océans et des terres. Cet écart de 1 °C masque de larges variations à travers le monde.

Les phénomènes climatiques extrêmes de l’été dernier en témoignent. Les vagues de chaleur (températures record en Italie, en Espagne et dans le Nord-Ouest américain), les inondations (des centaines de personnes sont mortes après des inondations en Allemagne et en Belgique), les incendies de forêt (Grèce et Turquie), sécheresses et tempêtes tropicales révèlent déjà les effets du réchauffement actuel.

Sur le long terme et au niveau planétaire, quelques dixièmes de degré supplémentaire peuvent avoir des répercussions dramatiques.

LES CONSÉQUENCES DE QUELQUES DEGRÉS SUPPLÉMENTAIRES

Anomalie de température observée par rapport à la moyenne préindustrielle et trois projections pour 2100

3. LES CAUSES

Le lien entre température globale et concentrations de gaz à effet de serre a été observé tout au long de l’histoire de la Terre.
Il ne fait aucun doute que l’activité humaine est la cause principale du réchauffement climatique. La hausse des températures est favorisée par l’accumulation de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Le plus commun de ces gaz, mais de loin pas le seul, est le CO2
(dioxyde de carbone).

LES ÉMISSIONS DE CO2 NE FAIBLISSENT PAS

Émissions annuelles de CO2 par grands pays ou régions
A noter que si la Chine est aujourd’hui responsable de plus d’un quart des émissions annuelles mondiales de CO2, plus de la moitié des émissions ont été produites par l’Europe jusqu’en 1950.

Le CO2 libéré, il y a des centaines d’années, continue de contribuer au réchauffement de la planète. Le réchauffement actuel est déterminé par le total cumulé des émissions de CO2.

En considérant les émissions historiques de CO2, les États-Unis sont en fait responsables de plus d’un cinquième du total de CO2 cumulé dans l’atmosphère. La Chine représente, à l’heure actuelle, près de deux fois moins, soit 11,4% des émissions mondiales cumulées.

4. LES ACTIONS

Dans son rapport de 2018, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a démontré que les émissions nettes devaient être réduites à zéro afin de stabiliser les températures mondiales. Tous les autres scénarios sans zéro émission nette étudiés par le GIEC ne permettaient pas de stopper le réchauffement climatique. Cet objectif a été ratifié par une soixantaine d’États, dont la Suisse et l’UE, dans le cadre de l’Accord de Paris (COP21 – déc. 2015).

 

LE DÉCALAGE ENTRE LES PROMESSES ET LA RÉALITÉ

Émissions totales de CO2 et l’objectif de zéro émission nette vers 2050

Le terme zéro émission nette, ou neutralité carbone, signifie un équilibre de toutes les émissions de gaz à effet de serre produites par l’activité humaine et leur retrait de l’atmosphère (par des processus biologiques, technologiques ou géochimiques).

Le problème étant que les promesses annoncées par les États pour atteindre la neutralité carbone sont souvent vagues et ne se reflètent pas dans les engagements pris à moyen terme. Le graphique ci-dessus illustre cette contradiction.

Il y a quelques jours, la publication du dernier «Emissions Gap Report» par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), alertait de ce décalage entre les engagements des États ayant signé l’Accord de Paris (2015) et leurs plans pour y parvenir.